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Bienvenue sur mon site dédié aux roses anciennes et modernes. Laissez-moi vous conter l'histoire de jardins remarquables, vous présenter des roses méconnues ou oubliées, vous conseiller de beaux livres...

Ce blog d'amateur est parfaitement libre et indépendant, je ne perçois aucun avantage, aucune rétribution de qui que ce soit. Sa seule vocation est le partage d'informations. Si vous empruntez une photo ou un texte de mes articles, veuillez citer vos sources comme je le fais moi-même. Les photos ne sont pas libres de droit. Pas d'utilisation commerciale.

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lundi 29 septembre 2014

En Normandie : les jardins de Castillon, près de Caen (14)

Une envie de jardin anglais sans traverser la Manche ?
Et bien je vous propose de découvrir de superbes jardins dans le terroir vallonné du Bessin, en Basse-Normandie. Ils se trouvent à l'ouest de Caen, aux portes du village de Castillon.

racontés par Philippe Loison,
éditions Art des Jardins, 2014

Passionnés de raretés végétales, Hubert Sainte-Beuve, ancien exploitant agricole puis pépiniériste et son épouse Colette ont imaginé depuis 1985 une succession de jardinets thématiques, à côté de leur pépinière.

Les simples pâtures ont laissé place peu à peu à des rectangles de verdure, cloisonnés de haies d'hêtres et d'ifs (taxus baccata). 

Arrivés maintenant à maturité, des plantes vivaces et arbustes s'épanouissent avec harmonie sous la ramure d'arbres majestueux.

Des topiaires de buis et de lonicera nitida surgissent çà et là en imposantes silhouettes modelées.

Plan en main, la visite débute par un labyrinthe de massifs où à cette saison, les anémones, les graminées, les persicaires et les hydrangea sont les rois.










Nos pas nous mènent à une terrasse ourlée de lavande et d'oreilles d'ours (stachys byzantina).
Un genévrier taillé en nuages trône au centre d'un cube de buis.
Quatre somptueux cornus controversa variegata ponctuent les angles de ce jardin.



Quelques marches à descendre et nous arrivons aux deux bassins encadrés d'hémérocalles et d'hostas.









Une fenêtre ouverte, on jette un oeil sur l'arboretum et le colimaçon : un moutonnement de buis sculptés tout en rondeur.






La promenade continue vers le jardin d'eau puis le bassin octogonal aux nympheas.




Puis on accède à l'allée des mixed-borders. C'est le royaume des fleurs en dégradé de hauteurs. La partie supérieure des plates-bandes est réservée aux teintes fortes comme le pourpre ou le rouge. Le blanc, le crème et le rose pâle des rosiers illuminent le milieu. Les géraniums vivaces et les sedums sont l'apanage des bordures.






La visite se termine par un petit jardin oriental bordé d'une pergola. Il ne nous reste plus qu'à remonter la grande allée vers l'espace pépinière. Et choisir quelques trésors parmi la collection de géraniums et de phlox.





Les Jardins de Castillon
route D 70
14490 CASTILLON


jeudi 25 septembre 2014

Marie de Saint-Jean

rosier obtenu en 1869 par Damaizin (France).



Une variété de rosier Portland d'une couleur inhabituelle pour ce groupe : blanc pur. Enfin, presque pur, remarquez la petite tache rose sur un pétale, signe de ses origines.

C'est un arbuste court et épineux, au feuillage sain typique de cette famille.

Ses fleurs doubles à l'ancienne ont le grand atout d'être à la fois remontantes et très parfumées.

Cette rareté que j'ai photographiée à la roseraie de l'Haÿ-les-Roses, est une obtention de Frédéric Damaizin, qui était établi à Lyon.



Cette jolie fleur fait partie des "Plus belles roses au début du XXème siècle", répertoriées en 1912 par la Société nationale d'horticulture. Elle commence à réapparaître dans les catalogues des rosiéristes actuels, pour le plus grand plaisir des collectionneurs. 

Un petit air de Winchester Cathedral, vous ne trouvez pas ?


lundi 22 septembre 2014

William Shakespeare 2000

obtenu par David Austin, introduit en 2000.

Au naturel, c'est un buisson vigoureux mais sans être raide, habillé d'un feuillage vert moyen résistant. Il remplace la création précédente William Shakespeare, lancée en 1987Mr Austin trouvait que celle-ci était trop terne et sensible aux maladies. Pas de quoi être à la hauteur de son illustre nom, selon lui.



La nouvelle version est une réussite ! D'emblée, j'ai été séduite par ses fleurs à la tournure parfaite. Elles sont grandes et lourdes mais ne courbent pas la tête. Leur couleur oscille entre le pourpre et le rouge cardinal. Les pétales du pourtour prennent une belle nuance cramoisie.




Une teinte profonde qui s'estompe joliment en un coloris prune violacé et en prime un parfum merveilleux, puissant et sucré. 
C'est un de mes rosiers préférés parmi les anglais. Il remonte bien en septembre.



mercredi 17 septembre 2014

Souvenirs de Joséphine (2/2)

Suite de l'article précédent.

Joséphine Bonaparte a de tout temps inspiré les obtenteurs de roses. En lisant sa biographie, on apprend que son charme avait d'ailleurs séduit bon nombre de gentilshommes... En collectionneuse passionnée, elle a donc été aussi, tout naturellement, source d'admiration pour les rosiéristes.

J'ai eu envie de retrouver les roses anciennes qui lui ont été dédiées et vous propose aujourd'hui un voyage dans le temps à la découverte de ces beautés. L'aventure est semée d'embûches car il y a plusieurs rosiers Joséphine qui furent créés.


Impératrice Joséphine (avant 1815)
L'hommage précurseur : un hybride de rosa francofurtana, attribué à Jacques-Louis Descemet, le premier rosiériste français. Il a des fleurs floues, plus doubles que l'espèce type.
Redouté l'a peint sous le nom de rosa turbinata dans son ouvrage "Les Roses" (1817, vol. 1, p.127). L'appellation Impératrice Joséphine est postérieure. Elle semble du fait du rosiériste Jean-Pierre Vibert, qui la présente sous ce nom dans son catalogue de 1820. 

                                      collection Loubert                                         rosa turbinata


                                                                          
Souvenir de la Malmaison (1843)
Impossible de parler de Joséphine, sans mentionner ce célèbre rosier Bourbon de l'obtenteur Béluze, horticulteur établi à Vaise, près de Lyon. 
La perfection faite rose pour cet arbuste frileux aux remarquables corolles rose porcelaine. Il a donné plusieurs mutations dont la forme "climbing" découverte en Australie et mise au commerce en 1893.

                                                                                          The Amateur Gardener's Rose Book, 1905
                                                                                     Julius Hoffmann


Joséphine de Beauharnais (1865)
Une création plus confidentielle, celle de Jean-Baptiste Guillot. Elle dévoile des reflets rose argenté et un petit cœur en bouton. Ce rosier rare est classé dans les hybrides Remontants mais il n'offre qu'une floraison. Il est toujours au catalogue de la maison Guillot. 
Beauharnais était le nom du premier époux de l'impératrice. 

collection Guillot



Jubilé impérial (2012)




Plus près de nous, une nouvelle occasion de dédicace à Joséphine. Cette fois-ci, de la part des pépinières André Eve qui lance cet automne ce rosier hommage.

Il s'agit d'un buisson à grandes fleurs rose franc, bordées de rose pâle. Il fait la une de la couverture du catalogue.


Ce week-end, dans le cadre des Journées du Patrimoine, le château de Malmaison accueillera le dit Jubilé impérial, une fête en costumes d'époque organisée par la ville de Rueil. 


                   collection Eve 



Le samedi 20 septembre et le dimanche 21 septembre 2014, 
les visites du domaine seront libres et gratuites.

Musée-Château de Malmaison
avenue du château
92500 RUEIL-MALMAISON


jeudi 11 septembre 2014

Souvenir de Joséphine (1/2)

Afin de commémorer le bicentenaire de la mort de Joséphine Bonaparte, survenue le 29 mai 1814, le château de Malmaison, près de Paris, a fait renaître le jardin mythique de roses de l'impératrice.

Auguste Garneray

            aquarelle d'Auguste Garneray (1813)


Joséphine, amoureuse de plantes de toutes sortes, débuta sa collection de roses en 1804. En dix ans, elle rassembla 250 variétés dont 167 roses galliques.

Un siècle plus tard, le fameux rodhologue Jules Gravereaux parviendra à en repérer 197 (dont 108 galliques). Il en dressera la liste précise dans son ouvrage "La Malmaison - Les roses de l'impératrice", publié en 1912.

Désormais, la plupart de ces roses anciennes ont disparu et certaines ne se trouvent plus que dans les roseraies conservatoires de L'Haÿ et/ou de Sangerhausen. Ce nouveau jardin de roses à Malmaison est donc une juste initiative pour rendre hommage à cette fervente amatrice.


La roseraie en partie reconstituée a été inaugurée le 4 juin 2014 par le mécène Yves Piaget (le célèbre joaillier qui lui aussi a sa rose). Cette collection historique vient compléter et rénover la modeste roseraie qui existait jusqu'alors. 410 pieds de rosiers anciens ont été ajoutés afin d’enrichir  la collection déjà en place. 

(crédit photo : David Atlan)

La nouvelle roseraie s'inscrit dans un quadrilatère planté de rosiers et de plantes vivaces. Les roses anciennes ont été choisies parmi les obtentions connues du 1er empire au 2nd empire (de 1805 à 1870) pour respecter la réalité historique. On retrouve les célèbres Cuisse de nymphe, Bizarre Triomphant, Belle sans flatterie et d'autres qui ne doivent pas tomber dans l'oubli :  Aimable AmieBelle Flore, Agathe Fatime, Le Rire niaisBelle Biblis, Carmin brillant, Thalie la GentilleHenriette, Temple d'ApollonOrnement de la nature....

La collection comporte dorénavant 750 rosiers anciens. A voir ici un diaporama (sans les noms dommage !), concocté par Dominique d'Heygère, le jardinier en chef. 




Au final, ce rectangle de roses est quadrillé d'allées en gravillons. Les massifs sont ourlés de buis et de modernes voliges métalliques aspect vieilli (pas très empire celles-ci !). 1200 plantes vivaces tiennent compagnie aux rosiers et prennent le relais des floraisons. A moyen terme (projet 2015-2016), il est prévu de rénover la roseraie paysagère, de l'autre côté du château. De nouvelles allées vont être aménagées.

(photo de Dominique d'Heygère)

(http://jardin.malmaison.perso.neuf.fr/)


Le parc, sous l'empire, contenait aussi des plantes en pot qui étaient rentrés en serre pendant l'hiver. Les rosiers cultivés de la sorte pouvaient être forcés et utilisés pour la confection des bouquets. Le nouveau jardin est doté à son tour de pots en terre cuite :

La Belle Sultane

Baronne Prévost

Seule entrave anachronique, la plantation dans le parterre central de la rose commémorative du bicentenaire. Il s'agit d'un beau floribunda obtenu par le rosiériste Richard Laperrière et fraîchement baptisé en juin dernier :

Souvenir de Joséphine



Musée-Château de Malmaison
avenue du château
92500 RUEIL-MALMAISON

A suivre...

dimanche 7 septembre 2014

Veilchenblau

ou Bleu Violet, Bleu Violette, rosier obtenu par J. C. Schmidt en 1908 (Allemagne).

Ce beau sarmenteux, non remontant, a défrayé la chronique à son lancement en 1909. La pépinière belge Van Houtte n'hésita pas à rédiger une note dithyrambique pour vanter ses qualités :
L’art du rosiériste, après bien des années d'efforts, est enfin parvenu à créer cette huitième merveille : la Rose bleue !! Ce nouveau rosier surpasse tous ses devanciers par la pureté et l'intensité de son coloris. Les fleurs, en corymbes, sont mi-doubles et de grandeur moyenne, à leur épanouissement partiellement rouge lilacé et rose lilacé se changeant successivement en bleu améthyste et bleu acier ; l'aspect général de la couleur est celui de la violette. Tout amateur de roses voudra acquérir cette variété qui, probablement, par des croisements successifs, nous conduira bientôt à la vraie rose bleue, aussi bleue que le bleuet des champs. 



L'éloge était mérité car sa couleur évanescente est vraiment particulière. Pas bleue bien sûr, c'est le rêve impossible, mais un mauve léché de blanc.



'' De croissance robuste, à feuillage d'un beau vert clair et garni de peu d'épines, ce rosier compte parmi les variétés les plus rustiques. ''



Le mien est adossé à un mur de pierre couvert de lierre et est orienté plein ouest. Issu d'une bouture, il est vigoureux mais sans être envahissant comme un rosier liane. Il se laisse guider facilement car ses branches sont souples. Chaque mois de Juin, je vais humer sa douce odeur de pomme verte.