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Bienvenue sur mon site dédié aux roses anciennes et modernes. Laissez-moi vous conter l'histoire de jardins remarquables, vous présenter des roses méconnues ou oubliées, vous conseiller de beaux livres...

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mercredi 31 janvier 2018

Les plantations continuent ! Ma technique en images

L'hiver est très humide, je ne vous apprends rien, mais il est aussi doux. Que de pluie depuis des semaines et des semaines ! Ces intempéries à répétition n'entament (presque) pas mon moral, comme la terre se bêche facilement, je me lance dans de nouvelles plantations de rosiers.
J'ai annexé un coin de pelouse que je ne pensais pas cultiver, avec l'idée d'y incorporer 4 nouveaux sujets. 
Le premier acheté est un rosier ancien à grandes fleurs parfumées. Il porte un nom à l'orthographe étrange et à l'histoire tout aussi opaque : Dometil Beccard (s'agit-il du prénom féminin Dometille, Domitille ?). Ses roses sont blanc, légèrement carné, strié de lilas. Est-ce un centifolia ou un gallique ? La bibliographie contemporaine reste évasive et s'interroge quant à ses origines mais je trouve en préparant cet article qu'il s'agit d'un Centfeuilles, mis au commerce par Jean Laffay en 1848 et nommé Dometille Becard. (Cf. Revue horticole, 1848, page 423).
chromolitographie parue dans le Journal des Roses, août 1893
Il sera accompagné du rosier améthyste Sibelius que je lorgnais depuis longtemps. Après l'avoir beaucoup admiré sur les blogs, il était temps de le posséder à mon tour.
Sibelius  (Louis Lens, 1981)
Le jardin contenant une bonne dose de rosiers à floraison éphémère, je mise sur les polyantha des Années folles pour prolonger le spectacle. Souvenir d'Adolphe Turc était aussi inscrit sur ma liste d'envies depuis des années.  

Souvenir d'Adolphe Turc (Turc, 1924)

Le mot de la fin revient à un autre polyantha, nommé Baby Faurax. L'été dernier, je l'ai vu en fleurs en pleine canicule, dans un jardin ami bien assoiffé. Je me suis dit que ce dur à cuire était pile-poil adapté au climat du sud et qu'il devait rejoindre ma terre au plus vite. Sa divine couleur violette ne semble même pas trop passer au soleil. 
Baby Faurax (Léonard Lille, 1924)
Comme d'habitude, les rosiers ont été commandés à racines nues. A réception, j'égalise les pointes des racines, si celles-ci sont très longues, puis j'élimine les radicelles asséchées pendant le transport. 
                
Je prends toujours le soin de laisser les plants toute une nuit dans un seau d'eau. Cela laisse le temps aux rosiers de se réhydrater avant la plantation. Cette étape s'avère indispensable car je fais l'impasse sur celle du pralinage.
un exemple de pralin prêt à l'emploi
mais on peut aussi tremper les racines dans un mélange boueux fait-maison (terre+eau)

Une étape que je ne zappe surtout pas est celle de l'amendement. Ma terre, collante et lourde, regorge d'argile. Je corrige sa structure en incorporant systématiquement du terreau du commerce ou du compost. Je passe un temps fou à émietter à la main les mottes de terre pour bien mélanger l'ensemble. Au fond du trou de plantation, j'incorpore en plus trois grosses poignées de fumier de cheval (composté, acheté en sac). Les rosiers raffolent de cette fumure organique, très nourrissante.

Ne reste plus qu'à positionner la plante bien droite avec le point de greffe orienté à l'arrière, enterrer à peine le collet, combler le trou et arroser copieusement. Ainsi, vous savez tout de ma technique de plantation. Il n'y a sans doute qu'un seul conseil à retenir : fumier, fumier, fumier ! 

vendredi 19 janvier 2018

Mme Legras de Saint Germain

rosier alba, obtenu avant 1848, peut-être 1846. Non remontant.
Ce magnifique rosier ancien, dont l'obtenteur reste inconnu, porte un nom bien français et pourtant c'est l'anglais William Paul qui le décrit le premier dans son livre The Rose Garden, paru en 1848.
Madame Legras de Saint-Germain ne semble pas un descendant pur de la famille des alba. Serait-ce un croisement avec un Centfeuilles ? L'arbuste est dénué d'aiguillons, son feuillage naît vert clair. Comme ses longues branches plient de souplesse, il est facile à palisser. Je l'ai personnellement courbé à terre pour le forcer à émettre des tiges secondaires.



Ce rosier se garnit au printemps de coupes moyennes, bien remplies de petits pétales avec au centre un reflet crème. A complète ouverture, les fleurs finissent très plates, d'un blanc de neige. Leur parfum est enchanteur, soutenu et sucré.


Mme Legras de Saint-Germain est souvent confondu avec un autre rosier alba plus célèbre, Mme Plantier. Un bon moyen de les différencier consiste à observer les boutons. Ceux de Mme Plantier sont roses, alors que ceux de Mme Legras sont jaunes. Les roses de cette dernière prennent aussi un caractère plus chiffonné. Leur cœur demeure à peine visible dans le tourbillon de pétales. 
Un rosier historique d'une pureté hivernale et apaisante, qui mérite une place dans tout jardin de passionné.


vendredi 5 janvier 2018

Munstead Wood

    

Rosier créé par David Austin en 2007. Remontant.
Si on ne devait avoir qu'un seul rosier anglais, peut-être faudrait-il élire celui-ci. Il a une présence hypnotique. Tout est incroyable chez lui : la couleur de sa fleur, sa forme parfaite, son parfum. 
C'est pour toutes ces raisons que j'ai choisi de l'introduire à nouveau au jardin. Mais malgré tous ces superlatifs, il y a quelques bémols. 
Le rosier n'est pas très vigoureux et pas très fourni. Alors pour pallier cet inconvénient, je l'ai acheté en plusieurs exemplaires. 
C'est la technique que j'adopte quand un rosier s'avoue faiblard. Je fais d'ailleurs de même avec les boutures. Je regroupe plusieurs sujets ensemble pour faire masse.



Dans ce cas particulier, 2 plants à racines nues ont été commandés. Munstead Wood, étant un petit rosier, j'ai planté les deux sujets jumeaux l'un à côté de l'autre, en bordure de massif. Ils sont espacés de 10 cm. Je les ai disposés de telle sorte que les tiges sont orientées vers l'extérieur. Les points de greffe se font donc face. On a l'impression de voir déjà une plante bien ramifiée, évasée, avec plusieurs départs de branches.
J'ai enterré les points de greffe. Je ne le fais pas systématiquement. Les hivers, ici, ne sont pas rudes et tout dépend de l'espèce du rosier. Pour les rosiers anciens, cette pratique se révèle bénéfique : les rosiers galliques sont des cavaleurs et drageonnent facilement. Il est alors utile qu'ils s'affranchissent de leur porte-greffe afin d'obtenir des arbustes étoffés. Pour les hybrides de thé, pas d'intérêt, hormis cacher un bourrelet de greffe disgracieux. 
Cette technique de plantation groupée est d'ailleurs préconisée par David Austin. 
Voici ce qu'il nous dit dans un de ses livres : 'J'insiste sur l'importance qu'il y a à planter les roses anglaises en groupes de 2 ou 3 par variété.  Les nombres impairs (3,5) donnent un air plus naturel. Installez vos sujets assez près les uns des autres pour qu'ils s'associent en une masse de végétation. En une saison ou deux, vous aurez l'illusion d'avoir un buisson très épais. Les arbustes se mêlent pour donner un seul buisson vigoureux et florifère. Vous obtiendrez ainsi une densité de fleurs merveilleuses et l'effet sera très supérieur à celui d'une plante isolée'. (Les roses anglaises, édition Bordas, p.146 et 147)


La vue de ces images, présentées sur son site, vaut tous les discours. Munstead Wood occupe presque à lui seul un mini massif. Reste, dans la pratique, à avoir suffisamment de place sur son terrain pour installer des rosiers identiques en nombre. Et ça, c'est une autre affaire !
💚  Très belle année à tous au jardin 💚

Crédit photographique :
 www.davidaustinroses.com/fr/munstead-wood