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Bienvenue sur mon site dédié aux roses anciennes et modernes. Laissez-moi vous conter l'histoire de jardins remarquables, vous présenter des roses méconnues ou oubliées, vous conseiller de beaux livres...

Ce blog d'amateur est parfaitement libre et indépendant, je ne perçois aucun avantage, aucune rétribution de qui que ce soit. Sa seule vocation est le partage d'informations. Si vous empruntez une photo ou un texte de mes articles, veuillez citer vos sources comme je le fais moi-même. Les photos ne sont pas libres de droit. Pas d'utilisation commerciale.

N'hésitez pas à laisser en message vos remarques, vos avis... J'y répondrai avec plaisir.

mardi 27 mars 2018

Comment tailler un rosier buisson ou arbuste remontant ?

Tout d'abord, je tiens à préciser qu'il n'y a pas de différence fondamentale entre la taille d'un rosier buisson et celle d'un rosier arbuste. Par définition, le premier atteint simplement une hauteur adulte plus grande que le second.
Un rosier buisson, qu'il porte de petites fleurs (polyantha, floribunda) ou de grandes fleurs (hybride de thé, hybride remontant, hybride anglais, Portland) atteint une hauteur comprise entre 40 et 120 cm.
Un rosier arbuste, qu'il porte de petites fleurs (hybrides musqués) ou de grandes fleurs (Bourbon, hybride remontant, hybride de rugosa, hybride anglais) atteint une hauteur comprise entre 120 et 180 cm.
En toute logique, la coupe sera donc proportionnelle à la hauteur du rosier. Les grands principes restent les mêmes. Simplifions-nous la vie !
   rosier arbuste                                          rosier buisson

Les conseils qui vont suivre ne concernent que les rosiers remontants, c'est-à-dire les rosiers qui fleurissent à plusieurs reprises en une année. Cette taille d'entretien se pratique entre janvier et mars, selon les régions, lorsque les gels intenses ne sont plus à craindre.
S'équiper d'un ébrancheur pour les tiges robustes de gros diamètre et d'un sécateur propre, aux lames aiguisées et désinfectées à l'alcool, ceci évitant la propagation des maladies.
Etape 1 : rajeunir 
Le premier geste à faire est de couper les branches cassées, mortes ou malades. On les reconnaît car elles n'ont pas la même couleur que les autres. Les tiges mortes sont brun foncé. Les tiges malades sont vertes avec des taches blanches ou marron.
Pour les rosiers âgés qui ont de nombreuses branches, il est bon aussi de supprimer, à leur base, les vieilles tiges qui s’essoufflent. Cela encouragera le rosier à émettre de nouvelles branches, plus florifères. 
➥ Vérifier, en cas de sujets greffés, qu'aucun gourmand ne fait son apparition. Si nécessaire, couper au ras du porte-greffe pour éliminer ces tiges indésirables se développant au détriment du rosier.    

Etape 2 : éclaircir
Afin d'éviter les maladies cryptogamiques (marsonia, oïdium..), les rosiers doivent être aérés. L'air doit pouvoir bien circuler entre les branches. Les rosiers respirent comme nous et ils ne doivent pas étouffer sous une multitude de branchettes. Il convient de conserver au minimum 3 branches fortes, l'idéal est bien sûr d'en avoir plusieurs.
➥ On coupe alors les tiges faibles et les brindilles qui fleuriront mal.
➥ On coupe les tiges qui s'entrecroisent et se gênent. 
➥ On coupe les tiges qui sont trop proches les unes des autres.
A ce stade, les branches charpentières sont bien apparentes avec un espacement homogène. Elles sont dégagées. Vient l'opération d’émondage.  
Etape 3 : raccourcir
Pourquoi taille-t-on les rosiers ? L'objectif, avant tout, est de régénérer la plante pour assurer sa longévité. Un rosier ne gardera pas les mêmes branches toute sa vie. Un rosier qu'on coupe, va réagir en formant du bois neuf, sain et plus vigoureux. La taille stimule la croissance des nouvelles pousses.
Il y a les jardiniers, adeptes de l’émondage sévère et ceux qui se contentent d’épointer. Le résultat dépend de l'effet de masse recherché mais impacte la quantité de fleurs. Une taille courte induit des roses plus grosses et mieux formées. Une taille légère entraîne des fleurs plus nombreuses mais plus petites.


a) taille courte





b) taille modérée





c) taille longue


Cas a) Le rosier est rabattu sévèrement, à 15 cm du sol. Cette pratique a longtemps été la règle pour les hybrides de thé, afin d'obtenir de grandes roses bien formées. Elle est en usage chez les professionnels pour établir la charpente d'un rosier greffé.
A mon avis, cette taille est à éviter par la suite au jardin, même si la place manque dans le massif. Le rosier est mutilé. On court le risque que les bouts de branches restants sèchent et meurent. Si tout va bien, la plante va s'étoffer mais elle restera naine et ce n'est pas très esthétique. Un rosier trop taillé est plus sensible au gel tardif et peut mourir.
Cas b) Le rosier est raccourci de moitié. La taille est de bonne hauteur mais le rosier a une silhouette difforme. Le but est aussi d'avoir une plante présentant un port harmonieux. Un léger arrondi est agréable à l’œil. Personnellement, je coupe les rameaux du pourtour plus court que ceux du centre. 
On veillera à répartir les départs tout autour de la souche pour éviter un déséquilibre et surtout à ne pas raccourcir tout à l'horizontal, comme si on passait un taille-haie ! 
N'hésitez pas à laisser des branches, même moins vigoureuses ou âgées, si cela peut améliorer l'aspect général du rosier.
Cas c) Le rosier est raccourci d'un tiers. Cette taille est à la fois la plus jolie et la plus bénéfique. Ce cas concerne un rosier déjà ramifié. Il faut donc conserver les différents départs de branches et simplement les raccourcir. Les roses seront de belle taille et plus nombreuses. Le rosier prendra la forme d'une plante touffue avec plusieurs embranchements.
Le principe veut que l'on taille de moins en moins court avec les années, pour justement conserver les ramifications successives qui sont apparues avec le temps. 
Les tailles se font 1 cm au dessus d'un œil ou bourgeon, dirigé vers l'extérieur. Elles sont biseautées afin d'empêcher l'eau de stagner sur la coupe. Elles sont inclinées en sens inverse du bourgeon pour le protéger du pourrissement.
bonne coupe / coupe trop proche du bourgeon / coupe trop éloignée et mal orientée

Astuce : Lorsqu'un rosier est trop évasé et que son centre se dégarnit, il est judicieux de couper à 'œil entrant'. Dans ce cas, on coupe au niveau d'un bourgeon orienté vers l'intérieur du rosier. En poussant, le rosier adoptera une allure plus ramassée.

Variante : l'arcure
Cette technique concerne les arbustes ou buissons qui filent vers le haut, qui sont trop élancés et dont les roses fleurissent au sommet des branches. Elle est valable pour les rosiers aux branches suffisamment souples pour être pliées.
Dans cette optique, on tire un trait sur l'étape 3 pour conserver des branches longues. Le principe consiste à courber à terre les tiges, de façon à stimuler la formation de bourgeons à fleurs tout le long des rameaux. Les branches sont maintenues au sol avec des crochets.
C'est le même principe que pour les rosiers grimpants qui sont palissés. Le fait de couder artificiellement ralentit la montée de sève. Une circulation contrariée de la sève privilégie la floraison au détriment de la « mise à bois ». Le rosier occupera une plus grande place au sol mais paraîtra plus replet et produira plus de roses. 



En somme, il faut tailler bien et beau.


lundi 19 mars 2018

Russelliana

Pour préserver l'intimité de ma famille, mon jardin est entièrement clos. Des murs et clôtures d'une hauteur de 2 mètres ceinturent la parcelle et rompent le vis-à-vis. Ce cocon fortifié me permet au passage d'intégrer à loisir des rosiers sarmenteux, en périphérie.
Je n'ai plus de place disponible pour créer des massifs supplémentaires au milieu de la pelouse mais je peux donc ajouter des plantes s'accrochant aux clôtures. Les photos de ce rosier Russelliana ont accéléré mes désirs de plantations !
Je viens de le recevoir, comme toujours à racines nues. Plantation prévue entre deux averses. Heureusement, désormais, les après-midis sont doux et printaniers.

 

Classé dans les rosiers grimpants, Russelliana atteint facilement les 3 mètres de stature, d'après les descriptions. Il a une croissance vigoureuse en sol riche et des branches rigides. Ses tiges se couvrent de petits aiguillons. 
Son feuillage est rugueux et présente des folioles très nervurées. Les fleurs viennent en grands bouquets aérés vers le milieu de l'été et ne se renouvellent pas. Les roses très doubles éclosent en coupes plates cramoisi pourpre. Elles pâlissent jusqu'au mauve au moment du flétrissement.
J'ai succombé devant toute cette déclinaison de couleurs et ce charmant cœur de pétales froissés, au velouté framboise. Qui sont donc les géniteurs de cette merveille ? Les spécialistes avancent une hybridation entre Rosa setigera ou Rosa rugosa et un rosier gallique.
Nė vers 1827, Russelliana (ou scarlet Grevillea) est un rosier ancien qui semble obtenu par George Sinclair, un botaniste anglais, responsable des jardins de l'abbaye de Woburn.
L'américain William Robert Prince, écrivit en 1846 que Russelliana correspondait au rosier commercialisé en France sous le nom Pallagi panaché. Pallagi ? Un nom étranger. Un patronyme italien ?
Et effectivement, on retrouve dans les catalogues français d'époque (ceux de Vibert, Prévost...) un rosier de couleur rouge pourpre, nommé Pallagi. Ce rosier était aussi cultivé au jardin expérimental du botaniste Etienne Soulange-Bodin, qui avait fondé en 1829 l'institut horticole de Fromont, à Ris-Orangis (91). Dans ses catalogues de vente, Pallagi côtoie dans la catégorie des 'rosiers hybrides' d'autres rosiers à consonance italienne et aussi le célèbre rosier jaune pâle Agnès, lui-même hybride de rugosa.
Je préfère le nom anglais Russelliana... Pas vous ?

Bibliographie :
The Gardener's Magazine, Londres, 1827, p.217
Prévost, Supplément au catalogue des roses, 1830, p. 60
Vibert, Observation sur la nomenclature et le classement des roses, 1831, p. 46
Annales de l'Institut horticole de Fromont, 1833, p. 128
Prince's Manual of roses, 1846, p. 91

Crédits photographiques :
https://www.chateaudurivau.com/fr/
http://www.rozarium.org/roze/r-a-russelliana/
http://www.histoires-de-roses.com/russeliana.html
https://www.davidaustinroses.com/fr/russelliana

jeudi 8 mars 2018

Quel est le juste prix pour un rosier ancien ?

Chers lecteurs, vous me demandez parfois où j'achète mes rosiers. Et je réponds invariablement : un peu partout !
Quand j'ai débuté mon apprentissage de la rose, il y a une douzaine d'années, je me fournissais dans les jardineries et j'achetais ce que je trouvais, des hybrides de thé de 10 cm, engoncés dans des pots de plastique. Leur raideur et leur abonnement chronique au marsonia m'ont vite convaincue de rebrousser chemin et d'embrasser avec conviction la voie des roses anciennes.
Depuis longtemps, je n'achète pratiquement plus que des rosiers anciens, créés avant 1930, qu'ils soient remontants (des polyanthas, des Portland, des Bourbon) ou non remontants (des galliques, des centfeuilles, des alba...). Je les commande beaucoup en racines nues, par correspondance en France, en Hollande ou en Allemagne. Mais je suis capable de craquer pour des mottes en supermarché, des pots sur les fêtes des plantes ou des déstockages sur internet.
Oui mais à quel prix ?
Là, la question devient épineuse. Quel est le juste prix pour un rosier ancien ? Les boulimiques comme moi savent que l'achat en nombre est profitable aux Pays-Bas mais si on recherche une perle rare ou si on souhaite privilégier nos producteurs nationaux, vers qui se diriger ? Les écarts de prix sont réels entre les producteurs. 
Blanchefleur (photos Rose Biblio)

J'ai pris le temps de relever les tarifs de 2 rosiers anciens, vendus à racines nues, en France. Le premier exemple choisi concerne Blanchefleur, une rose blanc carné de la famille des centfeuilles, non remontante (une seule floraison), assez rare. Voici les prix pratiqués :
  • Histoires de roses         11,50 €
  • Francia Thauvin            12,20 €
  • Loubert                         12,65 €
  • Talos                             15,00 €
  • André Eve                     19,50 €

Ulrich Brünner fils (photos Rose Biblio)

J'ai choisi comme deuxième exemple Ulrich Brünner fils, un rosier Hybride Remontant au coloris rose chaud, parfumé, peu connu mais bien distribué.
  • Raffard                              9,90 €
  • Histoires de roses             11,50 €
  • Rosiers du Berry              12,00 €     
  • Francia Thauvin               12,20 €    
  • Loubert                             12,65 €
  • La Saulaie                         14,80 €
  • La Guérinais                     14,90 €
  • Talos                                 15,00 €                        
  • Pétales de roses                15,00 €                       
  • Ducher                              15,20 €              
  • Guillot                               15,90 €
  • André Eve                         16,90 €

L'objectif avec ce comparatif n'est pas de distribuer des bons points et des cartons rouges mais d'informer les consommateurs que nous sommes, sur ces écarts de tarifs. 7 ou 8 euros de différence de prix, pour un même rosier, c'est beaucoup. Prix élevé ne rime pas forcément avec sérieux et qualité. Quand on achète occasionnellement, pourquoi pas (c'est toujours moins cher qu'un bouquet qui ne durera pas) mais pour un collectionneur, c'est intenable.
Les producteurs orléanais semblent faire de réels efforts sur leurs marges. André Eve alias Truffaut vise sans doute plus les jardiniers mal documentés et les franciliens fortunés. A sa décharge, cette entreprise édite un somptueux catalogue gratuit d'une centaine de pages et ouvre aussi gracieusement à la visite son jardin d'exposition en construction. Nous sommes bien contents de profiter de ces démarches, rares sur le marché. Or ces vitrines commerciales représentent certainement un coût considérable qui se répercute inévitablement sur les prix de vente. La majeure partie des rosiéristes s'occupent de leurs champs de culture et n'ont pas le temps de créer et entretenir une roseraie de présentation. Certains n'ont pas de surface de vente qui accueille le public et les commandes se font uniquement par correspondance.  
champs de Rosa centifolia 'Rose de mai', à Grasse

 En résumé, restons vigilants ! Le prix moyen (juste ?) pour un rosier arbuste ou buisson ancien, en France, est d'environ 13,80 €. Personnellement, j'ai fixé un seuil maximal d'achat à 13 €. Au delà, j'ai l'impression de me faire plumer. N'oublions pas que les rosiers botaniques et anciens ne sont pas taxés de 'droits d'auteur' (les obtenteurs, parfois inconnus et disparus depuis des décennies, n'exigent pas de royalties). N'importe qui peut bouturer, multiplier, commercialiser les variétés anciennes, au contraire des variétés modernes qui sont protégées et qui demandent des années de sélection et d'observation, avant d'être lancées (protection juridique par C.O.V., Certificat d'Obtention Végétale).
J'espère que cet article pourra aider à acheter des rosiers anciens, en toutes connaissances de cause.
 Qu'en pensez-vous ? Quel est votre prix- limite ? Hâte de vous lire...

lundi 5 mars 2018

Commande de rosiers chez Willemse : le verdict 2018

Il est temps que je vous conte enfin mon ressenti, suite à cette commande de rosiers à prix discount.
Vous vous souvenez, je vous racontais ces achats imprévus dans cet article.
Mais reprenons le fil de l'histoire. J'ai reçu le colis assez rapidement. Les plants étaient emballés sous plastique, certains en motte, d'autres à racines nues.
Après mes mésaventures chez des rosiéristes français bien connus qui m'ont fourgué plusieurs fois des rosiers aux racines totalement mutilées, je suis très vigilante sur ce point. C'est un critère vraiment primordial : les racines doivent avoir une longueur suffisante, pour une bonne reprise. Sinon, le jardinier court le risque de planter un rosier qui va peiner terriblement à (re)construire son système racinaire. Au pire, la croissance des racines sera inexistante, le rosier va végéter puis mourir.
Les branches, quant à elles, doivent être uniformément vertes, exemptes de taches brunes, signes avant-coureurs d'un pourrissement futur.
Bonne pioche avec le rosier Boule de neige, ci dessus. Je l'ai commandé en deux exemplaires et le duo présente un réseau de racines développé, de bonne taille, avec quelques radicelles. 
Mention passable pour le rosier Comte de Chambord qui offre une qualité standard.
En partie aérienne, surgissent 3 branches. Le minimum légal. 
Les racines sont emmitouflées dans un manchon en toile de jute.

Agréable surprise avec le couple de britanniques. 
Heritage et Winchester Cathedral dardent un faisceau de fortes tiges.
Après déballage des mottes, les racines apparaissent saines et protégées du dessèchement. 
Les rosiers ont été placés en jauge car je n'ai pas encore prévu leur emplacement définitif. Des petites feuilles vertes ont déjà poussé sur les David Austin, elles bravent le froid polaire actuel, inhabituel. 

Après 1 année de culture, il est temps de prononcer un verdict.
Alors que tout se présentait sous les meilleurs hospices à la réception de ces rosiers, l'époque de la floraison (printemps-été 2017) a sonné le glas de la déception : 
  • le rosier 'Heritage' est mort.  
  • les rosiers 'Boule de neige' sont en fait 2 exemplaires du rosier 'Iceberg'.  
  • le rosier 'Winchester Cathedral' est en fait 'Mary rose'. 
  • le rosier 'Comte de Chambord' est en fait 'Louise Odier'.
Cela fait beaucoup d'erreurs pour une seule commande. Je n'ai pas eu un seul des rosiers que j'avais commandés ! Autant dire que plus jamais je n'achèterai à cette enseigne...
Seule consolation, les rosiers survivants sont en parfaite santé et robustes.