Description


Bienvenue sur mon site dédié aux roses anciennes et modernes. Laissez-moi vous conter l'histoire de jardins remarquables, vous présenter des roses méconnues ou oubliées, vous conseiller de beaux livres...

Ce blog d'amateur est parfaitement libre et indépendant, je ne perçois aucun avantage, aucune rétribution de qui que ce soit. Sa seule vocation est le partage d'informations. Si vous empruntez une photo ou un texte de mes articles, veuillez citer vos sources comme je le fais moi-même. Les photos ne sont pas libres de droit. Pas d'utilisation commerciale.

N'hésitez pas à laisser en message vos remarques, vos avis... J'y répondrai avec plaisir.

jeudi 26 mars 2015

Boutures de rosiers

J'envisageais de passer une dernière petite commande de rosiers, histoire de profiter des rabais de fin de saison mais c'était sans compter sur la générosité d'une être chère qui vient de m'offrir 4 pots de boutures. 


Dans chaque contenant, prennent place 3 ou 4 rameaux présentant déjà des petites feuilles toutes fraîches. Quelques racines blanches, se faufilant par les trous, ont fait leur apparition sous les pots. C'est bon signe. 
Pour l'instant, je laisse encore un peu les boutures dans mon mini coin pépinière. C'est dans un endroit mi-ombragé et à l'abri du vent du Nord que je stocke mes bébés. A découvert (pas besoin de protection en hiver dans ma contrée), ils sont simplement posés sur le composteur en bois et bénéficient de l’eau de pluie. Les nouvelles recrues vont continuer à raciner et je les planterai à l'automne prochain. 
Mais qui sont donc ces jeunes protégées ?


The ingenious Mr Fairchild (David Austin, 1993)

Un rosier anglais que l'on ne rencontre pas souvent sur les blogs.
Des fleurs de pivoine mauves, aux pétales lâches, avec un puissant parfum. Une hybridation, ancienne mouture, pas aussi florifère que les dernières créations du maître mais à découvrir.
(photos : Il broletto di Monica, Robert Mealing)





Pierre Gagnaire (Georges Delbard, 2002)

Un rosier arbustif qui gagne vraiment à être connu. Faisant preuve d'une vigueur époustouflante, il devient grand, large et bien ramifié. Aux beaux jours, il est constellé d'une myriade d'étoiles blanc rosé. Gros coup de coeur pour ses pétales virevoltants.
(photo : schmid-gartenpflanzen.de)




Raymond Privat (Barthélémy Privat, 1935)

Et oui, je ne fais pas une fixation sur les grosses fleurs joufflues. Au contraire, j'aime terriblement associer grandes roses pleines et petites roses. Pour casser le rythme des volumes, rien de tel qu'un rosier polyantha, planté en bordure de massif. Un coloris mauve fantastique pour celui-ci.
(photo : Loubert)




Martine Guillot (Dominique Massad, 1991)

Quand on a pour ancêtres des rosiers aussi illustres que New Dawn, Iceberg et Chaucer, la beauté est au rendez-vous. Une hybridation phare de la maison Guillot. L'alliance de la vigueur et du parfum. Une rose intemporelle aux effluves de gardenia.
(photo : baumschule-horstmann.de)



Pour mémoire, les variétés modernes de rosiers étant protégées, le bouturage n'est donc toléré que pour un usage strictement privé. Les rosiers anciens sont quant à eux libres de droits et ne sont donc soumis à aucune restriction de reproduction et de commercialisation.


mercredi 18 mars 2015

Petite renoncule violette

rosier gallique, commercialisé dès 1820 par le rosiériste Jean-Pierre Vibert (mais non obtenu par lui-même). Cette variété disparaît de son catalogue de 1831.

photographié par Billy Teabag, à Mottisfont Abbey

Ce qui est passionnant avec les rosiers anciens, outre bien sûr leur culture, c'est de percer le mystère de leur création. L'histoire de Petite renoncule violette est à elle seule une belle énigme à résoudre.

Ce rosier a été décrit précisément en 1824 par le botaniste Thory, dans le recueil des roses de Redouté. Il la nomme rosa gallica agatha parva violacea :
" C'est une variété qui entre dans la série des rosiers agathes, dont la fleur est très double, à pétales serrés, roulés et chiffonnés au centre. La corolle de 8 à 10 rangs de pétales est d'un pourpre violet foncé, plus pâle vers l'onglet.
L'arbrisseau s'élève à peine à un pied et demi (soit 45 cm !). Ses branches diffuses sont couvertes, dans leur partie supérieure, d'un grand nombre de poils. La partie inférieure des tiges est garnie d'un petit nombre d'aiguillons épars, inégaux.
Les feuilles penchées se composent de 5 ou 7 folioles, plus pâles en dessous, finement dentées. Les pétioles sont munis de poils glanduleux, entremêlés de petits aiguillons droits.
Les fleurs, d'un petit diamètre, sont le plus souvent solitaires, rarement réunis par deux." 
Thory ajoute qu'il l'a observé chez un certain M. Le Dru, un amateur (l’obtenteur ?). Elle ressemble à la rose Petite Violette, obtenue de semis par Descemet. Mais celle-ci est un peu plus grande.

Bref, cette rose, qui n'est pas conservée à la roseraie de L'Haÿ-les-Roses, semblait perdue. Jusqu'à ce qu'une collectionneuse, Gwen Fagan, dise l'avoir retrouvée près de la tombe d'un colon anglais, dans le cimetière de Grahamstown, en Afrique du Sud. Elle la mentionne dans son ouvrage paru en 1988.

Mais cette rose est-elle vraiment la rose historique originelle ? Elle est cultivée depuis dans la roseraie-conservatoire anglaise de Mottisfont Abbey et commercialisée en France par Francia Thauvin.

Ortolan en donne une description précise sur le forum 'Planète des rosiers' : 
" petits pompons veloutés aux couleurs profondes avec un léger mais néanmoins agréable parfum. Il possède un feuillage vert foncé, des épines et son bois est un peu rouge en début de végétation. La fleur est petite, très double, et très foncée. Il pousse très vite mais a tendance à plier sous le poids des fleurs. "
Avec les deux descriptions, la gravure et les photos, nous avons matière à comparaison !

photographié par Billy Teabag, à Mottisfont Abbey

Et là, un doute s'insinue. La variété actuelle a sûrement du rosa chinensis dans les veines, ses jeunes pousses sont rougeâtres et les pétioles et stipules sont nettement rosacés. Redouté ne les a pas peints de cette couleur... Détails qu'il n'omettait pas pourtant de représenter dans les portraits de roses hybridées de Chine. 
Les fleurs semblent apparaître en bouquet de deux ou trois roses. Thory précisait qu'elles étaient surtout solitaires...
La taille du rosier, pour finir, est bien différente...

Il faudrait pousser l'examen botanique. Mais on ne peut donc pas affirmer qu'il s'agisse véritablement de la rose historique. Par ailleurs, la base de donnée HMF assimile cette rose à Félicie, décrite par Prévost en 1829, sous les noms Petite Renoncule et Sultane favorite. Cette synonymie ne semble pas justifiée, Vibert proposant les 2 roses séparément dans son catalogue de 1824 (Petite renoncule violette sous le n° 699 et Félicie sous le n° 565)

Il nous reste juste au final un très beau rosier de collectionneur. N'est-ce pas le plus important ?


photographié par Brigitte Charuaud dans sa roseraie de Cormeray (41)


Sources :

Jean-Pierre VIBERT, Observations sur la nomenclature et le classement des roses, page 45, 1820
Jean-Pierre VIBERT, Observations sur la nomenclature et le classement des roses, page 71, 1824
REDOUTE / THORY, Les roses, vol. III, page 35, 1824
PREVOST, Catalogue descriptif et raisonné du genre Rosier, page 116, 1829
Gwen FAGAN, Roses at the Cape of good Hope, 1988
BEALES / HARCKNESS, Rosa, rosae, l'encyclopédie des roses, 2005


Crédits photographiques :

http://www.helpmefind.com/rose/
http://www.roseraie-cormeray.fr/


mercredi 11 mars 2015

Nouvelle encyclopédie des roses anciennes

S'il vous reste encore quelques billets dans votre portefeuille, après toutes les tentations de livres émanant de la blogosphère jardin et bien je vous conseille de vous plonger avec délice dans l'oeuvre culte de François JOYAUX, qui ressort en librairie actuellement. Qui dit nouvelle édition (la 3ème, un succès qui fait plaisir à voir !), dit nouvelle couverture, avec cette fois-ci une belle mosaïque de roses botaniques ou horticoles.

Si vous souhaitez lire ou relire mon article de présentation de ce livre, un saut par là.
Pour en consulter un autre extrait (les premières pages qui concernent les botaniques), un détour par ici.



492 illustrations - 336 pages 
ISBN : 9782841387618
éditions ULMER
49,90 €


Livre I: Variétés d'origine européenne

Ière partie : Les roses des temps anciens (XVIe-XVIIIe s.)
  • Chapitre I: Les botaniques dans les jardins anciens
  • Chapitre II: Les très anciennes variétés horticoles

IIème partie: Des roses anciennes pour une mode nouvelle
  • Chapitre III: L'engouement pour les roses de France
  • Chapitre IV:  Quelques autres roses traditionnelles

IIIème partie: vers de nouveaux groupes de roses
  • Chapitre V: A la recherche d'autres roses: les tentatives françaises
  • Chapitre VI: Nouveautés britanniques
  • Chapitre VII: Les roses moussues


Livre II: Variétés d'origine asiatique

IVème partie: la grande nouveauté: les roses d'origine chinoise
  • Chapitre VIII: Les vraies roses de Chine
  • Chapitre IX: Les roses européennes dites "Chine"
  • Chapitre X: Les roses dites "thé"

Vème partie: Des roses nées au delà des mers
  • Chapitre XI: Les Noisettes venues d'outre-Atlantique
  • Chapitre XII: Les Bourbon venues des mers du Sud

VIème partie: Des roses de plus en plus hybridées
  • Chapitre XIII: Les Hybrides remontants
  • Chapitre XIV: Les premiers Hybrides de thé et Pernetianae

VIIème partie: des roses d'origine japonaise à la Belle Epoque
  • Chapitre XV: Rosa multiflora et sa descendance
  • Chapitre XVI: les roses de Wichura
  • Chapitre XVII: les rosiers dits "rugueux"


Annexes
  • La morphologie de la rose
  • Glossaire
  • Principaux obtenteurs du XIXème siècle
  • La plus grande collection française de roses anciennes: L'Haÿ-les-Roses
  • Autres grandes collections d'Europe occidentale


jeudi 5 mars 2015

2 nouveaux rosiers anciens dans mon panier

...dans mon panier de courses précisément puisque c'est en allant hier au supermarché du quartier (Leclerc pour ne pas le citer) que j'ai découvert ces deux grands classiques. 
Dans les pas de mon amie jardinière poétesse qui se reconnaîtra, j'ai acheté à mon tour deux rosiers joliment présentés dans leur étui en toile de jute. Ce fut une agréable surprise de trouver ces variétés dans la grande distribution. Les rosiers anciens, non remontants, n'ont pas la faveur du grand public en général. C'est réconfortant de constater qu'ils ne sont pas délaissés complètement !

Fébrile comme une enfant qui déballe un cadeau tant convoité, j'ai farfouillé dans le rayon à la recherche des plus beaux plants. Les mottes sont entassées pèle-mêle. Il faut compter et inspecter les tiges avec soin. Mais on peut faire de belles trouvailles ! et puis, à 7,90 € le rosier, on ne va pas chipoter... et puis, il y a un bel emballage, séduisant.

Le seul risque dans ce genre d'entreprise, c'est l'erreur d'étiquette. Cette mésaventure m'est arrivée plusieurs fois. Affaire à suivre.
   Etaient disponibles, si vous voulez faire un tour dans cette enseigne : des rosiers floribunda anglais de l'obtenteur Harkness, rebaptisés Merlin (= L'Aimant), Queen Guinevere (= Sir Galahad), Avalon (= Lilian Baylis) et Sir Lancelot ainsi que les rosiers anciens Ferdinand Pichard, Mme Plantier et Louise Odier
Il faut faire vite car les mottes ne sont pas arrosées et se dessèchent, entreposées ainsi en magasin.

J'ai choisi pour ma part Madame Plantier,  un rosier alba, non remontant (pas indiqué sur l'étiquette...). C'est un grand sujet, très sain, une valeur sûre. 
Et Louise Odier, un rosier Bourbon, ancien mais remontant. Je l'avais vu en fleurs l'année dernière à une fête des plantes mais ne l'avais pas acheté. Il était ravissant avec ses fleurs de camélia. 
Débarrassées de leur carcan de plastique noir, les deux mottes ont dévoilé de longues racines, qui étaient en réalité repliées dans l'emballage. Il doit s'agir de productions hollandaises, au regard du descriptif. Qu'importe, je suis contente de ces emplettes.  
   

Je les ai mises à tremper dans un grand seau d'eau pour qu'elles se réhydratent toute la nuit. Plantation aujourd'hui !